Formation des commissaires de police
François MOLIN

Lire le compte rendu du Réveil du Vivarais

Nouveau registre pour la Vanaude : les commissaires de police !
Incroyable mais vrai, l'association de Vanosc ne se refuse rien et propose une approche du métier de commissaire de police et de la formation de ces fonctionnaires d'un genre très particulier.
L'intervenant sera M. François Molin, commissaire honoraire à la retraite depuis quelques mois, ancien formateur de l'école de Saint Cyr au Mont d'Or.

Cette école est placée sous l'autorité du directeur général de la police nationale et sous la direction d'un Inspecteur général.
L'Ecole Nationale Supérieure de la Police (E.N.S.P.) est l'une des grandes écoles de l'Etat. L'E.N.S.P. compte 148 personnels dont 63 personnels actifs, avec 15 commissaires de police, 26 gradés et gardiens, 4 adjoints de sécurité et 85 personnels administratifs et techniques.
Elle prend en charge 1208 stagiaires dont 624 commissaires, 146 officiers, 14 attachés de police, 81 officiers de gendarmerie, 142 magistrats, 189 autres policiers étrangers, personnels poste et Télécom.
La scolarité dure deux ans. La formation comprend la formation initiale de tous les commissaires de police français, la formation continue des commissaires et autres corps de la police nationale, une coopération internationale, la formation des agents publics aux problématiques de la sécurité intérieure, l'information juridique des policiers sur le terrain, la préparation au concours externe de commissaire.

François Molin a exercé plusieurs années dans ce cadre et est aujourd'hui à la retraite.
Ainsi il pourra parler de sa carrière de commissaire et de celle de formateur, d'autant plus qu'il a aussi exercé une mission dans ce cadre en Bulgarie.

Vendredi de la Vanaude exceptionnel avec un tel sujet.

Soirée gratuite comme d'habitude, à 20 heures 30 à l'Annexe, Place des Droits de l'Homme, à Vanosc, à côté de la Place de l'Eglise.


Le Commissaire Molin

La Vanaude a accueilli François Molin, vendredi soir, pour une conférence sur les commissaires de police.
Pour ce commissaire honoraire à la retraite, la passion, qui se définit comme quelque chose qui domine la raison, n'est pas le terme le plus adapté pour parler de la police. En effet, le policier a besoin de tout son esprit critique et de toute sa lucidité, pour mener à bien les taches qui lui sont confiées. "Je parlerais plutôt d'engagement, d'un engagement citoyen et éthique", précise-t-il.
"Dans " les Justes " de Camus, on peut lire : "J'ai choisi d'être policier pour être au centre des choses ". C'est exactement ça. En Angleterre, le policier est au service de la population, en France, il est au service de l'Etat. Cette différence s'explique par des raisons historiques".

François Molin a aussi raconté les débuts de la police nationale: "Je suis né dans le département 93. Mon père était commissaire de police à la libération. C'est en 1941 que l'Ecole nationale supérieure de la police (ENSP) a été créée. À l'origine, le bâtiment de Saint-Cyr au Mont d'Or était un bâtiment religieux. Avant, il n'y avait pas de réelle police nationale. Elle a été créée par Vichy".
La première promotion mixte : "Petit à petit s'est dessiné dans mon esprit le désir d'être commissaire généraliste. J'aime bien comparer la police à la médecine car dans les deux cas il y a des spécialistes et des généralistes. J'ai eu mon concours en 74 et j'ai intégré en 75 la première promotion où il y avait des femmes. Il y en avait 5, nous étions 80." François Molin n'a pas hésité à souligner les mérites des femmes et à préciser qu'elles réussissent mieux à l'école que les garçons.
"Plus on monte dans la hiérarchie, moins on vit de choses fortes : Quand on est sur le terrain, il y a beaucoup de moments forts. On peut prendre sa retraite entre 55 et 58 ans dans la police, je suis parti à 57 ans"
Policiers et gendarmes n'ont pas les mêmes droits : "La répartition de la police et de la gendarmerie sur le territoire date du Moyen Age.
Si un gendarme intervient sur un cambriolage, il peut garder l'affaire ou la remettre à la police. Les gendarmes sont des militaires mais ils se sentent parfois plus proches de la police. Le gendarme est corvéable à merci, le policier, lui, est aux 35 heures. Ce qui explique que des gendarmes voudraient se rapprocher de la police.
Un gendarme a le droit d'user de son arme après sommation. Si vous passez en voiture et que la police vous demande de vous arrêter et que vous n'obéissez pas, elle va vous suivre, relever le numéro de la voiture etc. Si après ça vous passez à côté des gendarmes et que vous ne vous vous arrêtez pas à leur demande, ils peuvent tirer."

Astrid Acevedo
pour Le Réveil du Vivarais

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