Vendredi 13 juin 2008
Le réchauffement climatique
Jean-Bernard SUCHEL

Lire le compte rendu sur le Reveil du Vivarais

Vendredi plus traditionnel avec ce Vendredi de la Vanaude qui donne la parole à un universitaire stéphanois pour aborder ce thème grandement à l'actualité ces derniers mois.

Mr Jean-Bernard SUCHEL, donnera une conférence, suivie d'un débat, sur le sujet suivant: «Le réchauffement climatique : constat, causes et perspectives d'avenir» le vendredi 13 juin.

Mr SUCHEL est un professeur d'Université à la retraite, spécialiste de climatologie. Titulaire de l'agrégation de géographie et auteur d'une thèse de doctorat d'Etat sur «Les climats du Cameroun», il a d'abord enseigné l'histoire et la géographie au Lycée Claude Fauriel à Saint-Etienne, puis au Lycée Barthélemy Boganda à Bangui, et ensuite la géographie universitaire, spécialement physique, à l'Université de Yaoundé au Cameroun, puis à l'Université Jean Monnet à Saint-Etienne, jusqu'à son départ à la retraite en 1995.

Mr SUCHEL a effectué un important travail de recherche scientifique en climatologie tropicale, puis sur les aspects caractéristiques du climat de notre région. Il a contribué, entre autres, aux publications de l'Université de Saint-Etienne sur «Paysages et milieux naturels de la Plaine du Forez», «Les Monts du Forez. Le milieu et les hommes» et «Les Hautes Chaumes du Forez» et a publié lui-même une monographie sur «Le vent à Saint-Etienne».

Il est membre de la Société Météorologique de France, de l'Association Internationale de Climatologie, dont il participe aux colloques annuels, et de l'Association Météorologique d'entre Rhône et Loire, à laquelle il apporte sa collaboration pour son bulletin mensuel «Au fil du temps».

Sa sensibilité aux problèmes écologiques l'a conduit par ailleurs, dans le passé, à être un membre militant du «Groupe Universitaire Ecologiste» créé au sein de l'Université de Saint-Etienne.

A 20 heures 30 à la salle de l'Annexe, Place des Droits de l'Homme, à côté de l'Eglise de Vanosc, entrée gratuite.


Le réchauffement climatique

Jean-Bernard SUCHEL, professeur d'université à la retraite et spécialiste en climatologie, a donné une conférence sur le réchauffement climatique, vendredi, dans le cadre de la Vanaude.
"Le climat évolue toujours en dents de scie, explique l'agrégé en géographie, mais on remarque une tendance générale ces dernières années qui montre que l'équilibre antérieur a été rompu. Les signes les plus frappants sont : la présence des canicules, la fonte générale de glaciers, l'immigration des animaux qui viennent se fixer à des endroits où c'était avant impossible, et dans le Beaujolais, les vendanges se font plus tôt. Mers et océans augmentent de 3 mm par an : on peut vite aller à la catastrophe, et les catastrophes climatiques sont de plus en plus violentes. Des cyclones apparaissent là où il n'y en avait pas comme le long de la côte brésilienne où l'on constate une modification de la température de la mer."

On pourrait penser que ces changements sont naturels puisque la terre a, au cours de son histoire, subi de fortes variations climatiques.
"Il y avait effectivement ici, il y a 300 millions d'années, un climat tropical avec palmiers. Mais le réchauffement contemporain est extrêmement rapide, c'est ça qui est frappant. Et puis on ne peut nier l'étroite corrélation entre l'augmentation des températures et les gaz à effet de serre. L'eau, sous forme gazeuse, contribue à 50% à l'effet de serre. Mais la quantité d'eau reste environ constante dans l'atmosphère même si elle peut être très inégalement répartie. Le CO2 y contribue à 40%.
Dans le passé c'est souvent la température qui a augmenté puis, ensuite, la teneur en CO2. Pas aujourd'hui.
On constate une hausse sans précédent de la teneur en gaz à effet de serre. Cela est causé par l'activité moderne et les combustions des combustibles fossiles.
La production d'énergie est responsable à 24%, l'industrie à 23%, l'agriculture à 17%, les transports à 14%, la déforestation à 14% et le bâtiment à 8%.

L'homme est bel et bien le responsable du réchauffement climatique. L'avenir est inquiétant, il peut être plus inquiétant qu'on se l'imagine. L'évolution s'accélère ces dernières années.
La machine climatique, qui est très complexe, a une forte inertie, c'est-à-dire que même si on arrête d'injecter du CO2, ça continuera à chauffer. Beaucoup de spécialistes pensent qu'on a atteint le point de non-retour. Et puis à l'échelle mondiale, on ne va pas vers une diminution des gaz à effet de serre.
A partir des modélisations faites par des spécialistes, on a pu faire des prévisions hypothétiques. En 2100, la hausse de la température serait comprise entre 1,5° et 6°. Est-ce qu'on saura inventer une nouvelle civilisation ?
"

Astrid Acevedo
pour le Reveil du Vivarais

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