L'occasion offerte
par la vanaude, vendredi soir dernier, de faire connaissance avec la
crèche Baby Loup fut plus qu'exceptionnelle.
De l'histoire de
Nathalia Baléato, à la mise en place d'une crèche
aux fonctionnements atypiques, jusqu'à ces dernières années
où le combat pour l'insertion, l'intégration, la culture...
se transforme en un combat de tous les instants.
Cette femme chilienne exilée en France, déplait au gouvernement
d'Alliende.
Celle qui pense n'être ici que pour un cours séjour, fini
par savoir que sa vie est là. "Mais il me manque quelques
chose, m'investir."
Après avoir terminé ses études de sage-femme, elle
va sillonner l'hexagone et rencontrer, au travers de ses diverses interventions
sur le HIV, des difficultés bien plus préoccupantes pour
elles, comme la nécessité de travailler.
"Un problème, une solution". C'est avec des
réflexions concertées et en toute humilité, que
Nathalia et six autres femmes vont alors créer la crèche
Baby Loup.
La naissance d'un mode de garde hors norme et unique en France voit
le jour.
En totale adéquation avec le monde professionnel d'aujourd'hui,
la structure familiale, les difficultés sociales.
En plein coeur du quartier de la Noé, en région parisienne
où se côtoient 54 nationalités, 64 ethnies, elles
vont faire le pari fou de convaincre les instances de la nécessite
de créer, révolutionner le monde de la petite enfance
et de réunir, insérer, former professionnellement des
femmes.
La problématique est simple : la crise automobile touche les
hommes. Les femmes doivent se former, aller travailler. Elles ont des
enfants. Il faut les garder.
Il faut ouvrir une structure ouverte 24h/24, 7jours/7. Il faut faire
rentrer la culture dans le quartier... La seul préoccupation
est d'offrir à l'enfant un univers sécurisant, structurant,
cohérent...
Voila que tout se met en place en toute intelligence.
Le défi
est relevé ! "Ça fonctionne, les milieux sociaux
se mélangent, les cultures... et puis on n'a pas vu, on n'a pas
compris ! "
La structure se voit traîner en justice pour discrimination.
Les faits religieux prennent le pas sur un fonctionnement dont les seules
attentes sont la convivialité, le faire ensemble.
Le combat pour faire accepter la structure n'est plus, c'est aujourd'hui
un autre combat que ses femmes livrent.
Celui d'avoir à justifier un refus, celui d'imposer quelques
convictions que ce soit à un enfant.
Noémie
Pain
Le Reveil du Vivarais
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